Nous arrivâmes à deux MIPEUX à la Médoquine
vers 20H00, angoissés que nous étions par l'annonce faite
sur radio Sauvagine d'une éventuelle annulation. Revêtus de
nos tenus de "gala", nous fûmes tout de suite rassurés par
la foule ammassée aux portes de ce qui allait être pour un
soir le temple du punk. On avait tenu à s'orner d'une élégante
mais non moins douloureuse épingle à nourrice dans le nez,
histoire de ne pas déparailler, ce qui ne nous empecha pas de nous
imprégner, et ceci gratuitement, de douces vapeurs illicites: merci
les gars!
Après une rapide fouille corporelle, il était 20H15 quand
nous fut accordé la permission de pénétrer dans le
sein des saints. Quelle ne fut pas notre surprise de trouver là
deux apprentis MIPEUX que l'attente du concert rendaient fébriles.
L'heure
H arriva enfin et nous étions prêts. Le premier groupe de
la première partie, les TEEN IDOLS, firent leur entrée tout
de cuir vêtus. Il faut bien l'avouer, leur style Fonzie-genre loubard
années 50 ne nous enthousiasma pas et leur musique non plus. Les
chansons nous ont en effet parus répétitives et la voix nous
donnait l'impression de se perdre dans un brouhaha de sons saturés.
Les seuls applaudissements nourris audibles durant cette prestation se
produisirent quand El Hefe (guitare, trompette, vocal de NOFX) vint chanter
avec eux l'espace d'un instant. Bref, n'achetez pas le T-shirt!
A
l'inverse, le deuxième groupe nous revigora. THE UMBRELLAS rentrèrent
sur scène de façon délirante coiffés d'un espèce
de chapeau-parapluie. Ils réussirent le coup de force de reveiller
la foule dès leur premier morceau. Débordants d'énergie,
ils haranguèrent le public de compos dévastatrices et de
reprises rondement menées (on apprécia particulièrement
leur interprétation de la panthère rose et de california
dream) avant de laisser la place chaude pour...
...ceux que tout le monde attendait: NOFX. Ils entrèrent sur scène
et El Hefe s'empara du micro: "Hi, we're NOFX". La foule, transie de bonheur,
hurla son admiration et le concert commença. 'It's my job to keep
punk rock elite' fut le premier morceau dont nous fûmes gratifiés.
Et nous ne fûmes pas déçus. Ils étaient à
la hauteur de leur légende. La fosse slamait. Fat Mike et ses compères
imposèrent à la salle un rythme débridé. Quelques
litres de sueur plus tard, la cadence s'accéléra encore pour
atteindre son apogée lorsqu'ils enchaînèrent 7 morceaux
en...4 minutes!!!!!!!! C'est ensuite que la trompette à El retentît
pour calmer les esprits. Nos oreilles, pourtant habituées aux bruits,
se laissèrent surprendre par les sonorités intestinales de
Mike qui sût partager ses émotions grâce au micro. Vint
l'heure où ils entonnèrent leur reprise de 'Champs-Elysées'
qui fut suivie par l'intégralité du public.
C'est fatigué, humides mais heureux que nous enjambâmmes les
masses mortes qui nous séparaient de la sortie. Nul doute que ce
concert restera longtemps gravé dans nos mémoires.